Réflexion sur l’éthos Russe
1. Une centaine d’éléments de base pour une réflexion sur l’éthos Russe. 20% d’histoire, 80% de considérations.
2. Dépasser le stade de l’idée première, l’opinion spontanée, forcément fausse. Constituer un avis consolidé.
3. Tentative de dégagement d’une logique générale de la situation.
L’extrait ci-dessus était supposé refléter le « socialisme scientifique » de Marx et Engels, par opposition au marxisme ou « socialisme politique ». La sémantique est-elle vraiment celle de la science ? N’est-ce pas plutôt exactement cela jeter les axiomes d’une idéologie radicale qui vise la dépossession de l’individu, en suggérant le plan tout aussi radical de sa mise en oeuvre ?
Gardons à l’esprit l’avertissement d’Aristote : les personnes intempérantes ont perdu leur accès à l’universalité et représentent une menace pour les personnes incontinentes, qui certes ont maintenu leur capacité de jugement mais n’ont pas le courage d’affronter l’intempérant. Le peuple russe n’aurait-il pas subi le casse du millénaire ? accompli par des anciens du KGB et de la Stasi s’étant donné pour chef la tête la plus brûlée de la bande ?
Quelques moments clés
- 1864 : fondation de la première « Internationale Ouvrière ». Marx a 46 ans et demande à ne surtout pas parler de marxisme mais de « socialisme rationaliste / matérialiste / critique / scientifique » selon les acceptions.
Note : pourquoi se défend-il d’être idéologue ? parce qu’il sait probablement qu’il a lui-même biaisé son analyse par des axiomes outrageusement farfelus susceptibles d’enrager les foules. Comme le postulat qu’un prolétaire saura mieux gérer une entreprise qu’un patron, par exemple. Absurde, c’était évidemment indémontrable, contre-intuitif et tellement grossier qu’il fallait un parapluie formel. Pour faire avaler ses inepties, l’idéologue feint la posture positive (scientifique, rationnelle, logique indiscutable pour énoncer de façon péremptoire). C’est une authentique escroquerie intellectuelle à destination des foules, sans doute au bénéfice seul de sa personne. Ce n’est pas le premier de l’histoire mais on pourra noter les conséquences dévastatrices de faire confiance à des raisonnements stupides sous l’influence d’un simple effet de halo.
=> Peut-on douter qu’un peuple puisse écrire des décennies voire des siècles d’histoire sur la base d’une imposture ?
Exemple concret du manifeste, page 6 : « Die Geschichte der Menschheit ist ein langer Klassenkampf » = « (depuis la dissolution de la primitive propriété commune du sol) toute l’histoire a été une lutte des classes ». Est-ce qu’on peut sérieusement voir en une telle affirmation une thèse scientifique ? ou plutôt la préparation à une franche posture partisane ? La propriété privée se retrouve à l’origine de l’histoire et avec elle la lutte qui déterminer qui en est le plus légitime titulaire ou pourfendeur. C’est une sérieuse sous-estimation du problème au coeur de l’existence des espèces. La majorité des espèces animales s’organisent sous forme hiérarchique – ce n’est pas spécifique à l’homme – non pour s’oppresser entre individus, mais pour répondre à la logique de la survivance du plus adapté à son milieu. Marx n’a pas le recul pour bien comprendre L’origine des espèces de Darwin, publié en 1859. Les hiérarchies sont d’abord un moyen de l’évolution pour distribuer la compétence et organiser la coopération. Toute l’histoire n’est pas celle d’une lutte de classes non plus dans le sens où l’histoire n’est pas que de nature économique. Ou alors il faut expliquer aux abeilles et aux fourmis qu’en réalité elles se livrent une lutte de classes et que seule une révolution peut aboutir à renverser leurs reines. Et chacun peut bien comprendre, s’il raisonne, qu’il a existentiellement bien d’autres combats à mener que quelque lutte de classes, notamment le combat intérieur de ne pas céder à ses propres travers. Le combat moral, la lutte contre soi précède et détermine les autres combats. Encore faut-il déjà, au stade intérieur, apercevoir que la première menace pour soi pourrait provenir de la pire version de soi, la volonté de puissance affective sans la lumière réflexive. L’état initial dans lequel les foules restent parfois coincées faute de l’avoir identifié elles-mêmes et qui oblige la communauté à s’organiser, à ériger des garde-fous. Enfin, il est impossible pour un corps d’occuper un espace sans priver tout autre d’occuper exactement le même espace. La « propriété commune » est une absurdité dans les termes. On ne verra pas beaucoup Staline questionner les prémisses avant de massacrer son peuple. Ni ses conseillers, ni plus regrettable, son peuple, ni ses opposants. Aucun recul, juste le nez dans la guerre. Comme bien plus tard en 2022.
On note aussi que l’aspect scientifique est un excellent moyen d’écarter dieu de l’équation. Une idéologie sans dieu ni Darwin pouvait-elle dériver en autre chose que le cynisme politique ? Le communisme aurait-il pu advenir sans sa forme génocidaire si Staline avait pensé agir sous un regard qui le transcende et le juge ? Dans quelle mesure la perte des valeurs catholiques a t-elle permis au communisme de s’émanciper de la morale ? Et enfin, quel est le niveau de responsabilité de Marx et Engels dans le dénouement russe de son idéologie fantasque ? Combien de fois les deux copains ont-ils pu évoquer ensemble, en ricanant, le délire collectif qu’ils étaient en train de provoquer ? Jusqu’à quel point peut-on leur imputer la responsabilité d’avoir contribué à la mort de dieu en occident ?
- 1917 : révolution bolchévique, renversement du régime tsariste. Abolition de l’empire Russe.
- 1918-21 : guerre civile qui aboutit à la victoire des Bolcheviks en Russie, Ukraine, Géorgie, Kazakhstan, Arménie, Azerbaïdjan et Biélorussie ; et à leur défaite dans les pays baltes, Pologne et Finlande.
- 1920 : Congrès de Tours, une partie des socialistes français rallie les Bolchéviks pour former les partis communistes. Les socialistes qui préfèrent plutôt la démocratie et une certaine liberté formeront la SFIO, dénoncée par Moscou comme coalition de « sociaux-traîtres ». De l’autre côté de l’arène politique, les Alliés anglais et français mettent en place un « cordon sanitaire » pour soutenir les pays anti-communistes.
On retient la dimension sanitaire : on y découvre la dimension biologique du psychologique et de façon sous-jacente la prééminence de l’affectif sur le noétique. Le communisme est perçu comme un danger viral susceptible de contaminer les individus, comme le ferait un virus. La réaction est moins intellectuelle qu’affective par opposition paradoxale au régime prétendument « rationaliste et athée » du PC. La rhétorique affective montre qu’à l’inconsistance communiste ne s’oppose pas l’esprit critique et rationnel. La posture anti-communiste est basée sur la peur. L’état de l’humanité, la folie du côté des prétendus rationalistes, la posture affective de l’occident, montre à l’échelle planétaire un manque de maturité de l’espèce. On ne trouve pas la vérité en haut de la hiérarchie des valeurs mais l’immanence affective typique des autres animaux de la nature.
- 1921 : Création de l’URSS. La NEP : Nouvelle politique économique. Lénine propose de faire une pause vers le communisme, oublier le marxisme pendant un temps et emprunter au capitalisme quelques-unes de ses méthodes.
Notes :
On remarque l’intégration partielle du capitalisme (contradiction dans les termes isme et partielle, antinomie de l’aspect systémique et de l’aspect partiel) qui démontre encore une fois un manque profond de sens critique. Les dirigeants et intellectuels ont complètement manqué l’aspect systémique du capitalisme, ils s’imaginent le capitalisme comme un catalogue de méthodes sans comprendre qu’il s’agit d’un système complet de représentations qui ne peut pas s’accommoder d’éléments hétérogènes comme « la propriété commune » en lieu et place de la propriété privée. À l’ineptie originelle du manifeste marxiste s’ajoute la caducité spirituelle du dirigeant. Si on ne comprend pas cela, le phénomène pourra continuer à se reproduire indéfiniment.
=> Poutine diffère t-il de Staline en terme de « principe », d’après le terme aristotélicien ? Poutine a t-il accès plus que Staline ou Lénine à l’esprit critique, universel, qui lui permettrait de faire échapper son peuple à la folie ? Ou s’inscrit-il typiquement dans leur continuité ?
=> Si nous-mêmes, en occident, nous ne formalisons pas en toute logique comment on établit un pouvoir sur la base d’arguments vérifiés – c’est-à-dire tenter par tous les moyens logiques d’invalider nos propres thèses pour ne retenir que celles qui résistent le mieux à l’assaut critique, plutôt que de céder aux premières hypothèses qui n’ont pas encore totalement dévoilé leurs contradictions – non seulement on laisse l’illégitime jouir de son pouvoir de nuire mais on s’expose nous-mêmes à une nouvelle contamination de crétinisme. Combien de programmes politiques, principalement aux extrêmes, en occident comme ailleurs, comportent des hypothèses d’ordre purement idéologique, sans le moindre fondement critique! Ce qui a dégénéré là-bas hier peut dégénérer aussi ici et maintenant (truisme) : l’absence d’esprit critique. Exemple typique : « un garçon de 14 ans a frappé une dame de 84 ans pour 10 euros, la justice est laxiste donc il faut voter MLP ». Version politique, populiste, de l’exemple : « Combien de temps encore va t-on laisser prospérer la violence qui gangrène notre société ? Ne veut-on pas voir que notre politique laxiste d’immigration est le principal foyer de cette délinquance qui mine notre république ! » Il n’y a aucun rapport entre un fait divers commis par garçon de 14 ans et la politique d’immigration à l’échelle nationale mais comme le rapport n’est pas questionné, il sert de support idéologique. Ou encore le pou Attali qui nous met en garde : « Le capitalisme adore les fast-foods ». Là on touche le fond et pourtant c’est par lui qu’est arrivé le programme présidentiel de 2017.
- 1922 : Staline secrétaire G du PC. Il meurt en 1953. Entre les 2, une carrière d’idéologue communiste et assassin de masse. Aussitôt au pouvoir : « le grand tournant » : interdiction de l’initiative individuelle et retour à l’économie planifiée. Dékoulakisation : élimination systématique des paysans qui ont le mieux réussi grâce à la NEP, désormais considérés comme des bourgeois. Expulsions, déportations, fusillement par centaines de milliers. Seuil critique de richesse intolérable : ≥ 1 vache. Organisation en Kolkhozes, camps de travail en fermes collectives. Entre 1931 et 1933 on a écarté ou tué les plus efficaces, résultat : 6 à 8 millions meurent de famine. La plus touchée : l’Ukraine, où réapparaît le cannibalisme. Remède : « Loi des épis », décret qui stipule que « la propriété commune est essentielle à l’ordre social ». Conséquence : celui qui cache un bol de grains est exécuté.
- 1924 : mort de Lénine et début du « culte de la personnalité » dans un régime qui se définit comme « rationaliste et athée », directement dans la veine du marxisme de Marx.
Note : Il existe encore beaucoup de professeurs socialistes qui enseignent à nos enfants, dans l’école de la République, que Marx n’était pas marxiste. Sans en mesurer l’impact, on laisse nos enfants s’exposer à une idéologie toxique qui les prive d’une compréhension véritable non seulement de l’actualité, mais aussi de l’histoire ou encore de la psychologie. S’il y a eu un marxiste plus marxiste que tous les autres un jour, c’est Marx. Car non seulement il a réussi à instiller dans l’histoire une bécasserie ignoble à sa gloire mais il a aussi été le premier bénéficiaire, en tant que Karl de son vivant, de son imposture. Quant au culte de la personnalité, dans son geste de prestidigitation métaphysique, il en est l’auteur bien avant Staline. Il faut bien voir tout le paradoxe cynique de la suppression prétendue de l’individualisme dans le socialisme opérée par des individus qui se sont pris eux-mêmes pour objets de culte. La socialisme est la volonté d’en finir avec l’individualisme des autres, exactement dans les proportions du vase communicant. Il n’y a en ce sens pas plus individualiste que le socialiste. L’histoire en apporte une preuve tragique.
Je demande au premier qui va me reprocher de confondre communisme et socialisme de prouver qu’ils n’ont pas les axiomes du marxisme en commun.
- 1936, nouvelle constitution qui garantit toutes les libertés au citoyen. Comprenez : le pouvoir de faire ce que l’autorité ordonne. Le totalitarisme correspond à la suppression complète de l’individu. S’ensuivent les « grandes purges » contre les « antisociaux ». Paranoïaque, Staline fait exécuter tout dissident sur simple soupçon ou dénonciation. La police politique (NKVD) parvient à trouver des centaines de milliers de ces « ennemis du peuple ». L’armée Rouge est récompensée à la Staline pour ses services : 90% des généraux, 80% des colonels auront été exécutés à la fin de la décennie.
- Face aux nazis, les communistes ne peuvent plus se passer du soutien des socialistes. Il faudra se réconcilier avec ceux-là même qu’il fallait éliminer dans les années 20, autour de fronts populaires. En France, les socialistes s’adaptent à ces changements avec la création du Front Populaire.
- 1941 : entrée dans la 2è guerre mondiale.
- 1947 : la doctrine du PC (« Jdanov ») affirme que le monde est divisé en 2 : les « forces impérialistes »(États-Unis) et les « Pacifistes » (URSS). Début de la guerre froide.
- 1949 : première bombe atomique Russe.
- 1953 : mort de Staline.
- 1953-64 : Khrouchtchev. 1956, 20è congrès du PC, il prononce le « discours secret », qui dénigre Staline. Accord avec les États-Unis de non invasion de Cuba.
- Fin 70 : le KGB réalise que l’Union Soviétique est en déclin en comparant son niveau de vie aux standards occidentaux. Au même moment, la Chine entreprend sa révolution économique vers le capitalisme. Constat d’échec pour le socialisme expérimenté à grande échelle. Le capitalisme présente manifestement de meilleurs résultats. C’est sans doute le vrai début de la fin de la guerre froide, quand la Russie doit réaliser qu’elle se bat pour une idéologie qui a démontré ses lacunes béantes.
- 64-82 : Brejnev, né en Ukraine dans l’Empire Russe, dirige l’URSS.
- 1980 : Poutine est en Allemagne de l’Est, il travaille au KGB. Il se fait des amis à la Stasi, qu’on trouvera plus tard à la tête d’industries.
- 85-91 : Gorbatchev. Détente avec l’occident. Fin concrète du modèle léniniste. Première mesure économique : il demande aux soviétiques d’arrêter de boire autant d’alcool.
-
Perestroïka : réformes économiques profondes, démocratisation, lutte anti-corruption. L’IMEMO autorise désormais l’étude des économistes occidentaux. La Lumière passe du rouge au blanc. Statut d’autoentrepreneur, libéralisation des entreprises publiques. L’URSS est devenue une « économie socialiste de marché ». La mauvaise foi de la formule cache mal l’effondrement du système de croyances qu’est le marxisme.
- 89 : réunification allemande. L’URSS réalise avec de plus en plus d’acuité que son attitude vis-à-vis de l’Europe n’était pas la bonne stratégie.
- 26/12/91: fin de l’URSS. Fin du RSFSR.
- Selon la perspective poutinienne : souvenir de la honte d’une Grande Russie dirigée par un homme faible, Boris Eltsine. La Russie tente de plaire aux Européens, elle ressortira humiliée une fois de plus.
Remarques
- Pour les terres du centre de l’Eurasie, la Russie n’existe pas.
- Les bases de la culture Russe reposent d’abord sur la nature du territoire régional.
- Une configuration géographique particulière qui dicte aux autochtones leurs modes de vie.
- Russie est un label humain, une commodité organisationnelle concrète mais pas une réalité objective.
- 11% des terres émergées de la planète Terre.
- Un grand potentiel de puissance politique contenu dans sa géographie.
- Le redoux du 8è siècle a sans doute fortement participé à l’étalement du peuple barbare antique, originaire de Scandinavie sur le continent.
- Le substrat précède l’intention, la quiddité précède l’ipséité, la géographie précède l’histoire. C’est comme ça que la nature fonctionne et nous comme membre d’elle.
- En détail : Russians have to act out what their nature propel them to figure out. Qu’est-ce que leur nature les pousse à mettre en acte ? la passivité, dans un sens opposé à la belligérance. Elle provoque une absence de subjectité : ils sont agis par ce qui fait d’eux eux et ce qui fait d’eux eux n’est pas eux-mêmes (causa sui) mais la relation de leurs corps à leur terre. Cette relation étant de nature collective, le Russe devient Russe depuis des centenaires par la force double de la nature locale et des représentations communautaires. Il n’y a qu’un seul Sujet Russe aujourd’hui, c’est celui par lequel adviennent les verbes russes : la Russie « attaque », la Russie « veut dénazifier », etc. Hier le redoux, aujourd’hui un individu en particulier. Le peuple Russe se laisse advenir tout entier par des puissances hétéronomes et ça ne date pas d’hier. La Russie d’aujourd’hui n’est pas advenue par la volonté des Russes, à la différence de l’Amérique ou de la France. C’est l’une des conséquences de l’absence d’une structure de décisions hiérarchisée qui implique des membres du peuple à plus large échelle. Et comme la démocratie ne peut se faire qu’à partir d’un renversement du rapport hiérarchique de l’un et du multiple : la vraie cause de la situation Russe est depuis longtemps la passivité de l’autochtone, la faiblesse des représentations politiques du citoyen, un LOC externe pathologique, la structure politique typique de l’illettrisme collectif qui se traduit par un taux nul de représentativité de la volonté populaire.
- Tous les malentendus entre les peuples ont pour origine la confusion entre ce qui appartient en propre aux substrats et ce qui appartient aux phénomènes qui émergent de leurs agrégations. Il y a une erreur ultime d’attribution, qui commence par la prééminence de l’acteur.
- Le territoire a fait le peuple de façon conjoncturelle. La nature de la Russie ne cesse de fabriquer la culture Russe à l’insu du peuple. Jusqu’à dissociation complète par un renversement des valeurs, typique de Sapiens. L’idée d’un Empire Russe aussi infini que les ambitions de ses autocrates aspirant à la divinité, l’immortalité. Ils jouissent d’une analité extrême, autorisée par le peuple qui s’est résolu à sa propre mort. Alcoolisme, conduite à risque, corruption maladive, suicides (21.6/100k), extrême précarité : le Russe ne bêle que pour confirmer son aliénation.
- Face à nous : un peuple incontinent, un ours intempérant. Les deux souffrent d’acrasie mais l’un regrette, l’autre assume, celle du peuple est paresseuse, celle de Poutine est sthénique. Poutine a perdu « le principe » mais le peuple reste perfectible si on ne le rend pas intempérant. (« principe » = principe d’universalité. Possédé par ses croyances, Poutine n’accède pas à l’universalité dans ses raisonnements, au contraire d’un Macron par exemple.)
- Des Vikings à Poutine en passant par le communisme, la tentation et la pratique de la barbarie à grande échelle.
- Ils sont arrivés en Europe dans la plus grande violence imaginable alors.
- L’histoire de la Russie a débuté avec les Rus’ de Kiev, aujourd’hui en Ukraine.
- Sur 5000 ans d’histoire, celle de la Russie s’étend sur plus de 1200 (793-).
- C’est par des annexions de principautés que les princes de Moscovie ont fondé la Russie, aux 13 et 14è siècle
- L’histoire de la Russie semble la prédéterminer à la guerre et à la volonté d’expansion territoriale, parce qu’on ne pas défendre un récit sans en suivre la trame soi-même.
- L’histoire des Alexandre qui a précédé les révolutions Russes décrivent des tentatives ratées de réformes libérales et d’un retour cyclique à l’autoritarisme pour maintenir la cohésion sociale et territoriale.
- 2 siècles de tsarisme autocratique.
- Les paysans contre les forces armées puis la population Russe contre le régime : la dualité de la masse et du pouvoir persiste depuis le 19è siècle.
- Une forme de terreur en revanche a souvent permis aux régimes d’imposer un contrôle très hiérarchisé sur un peuple condamné à l’abnégation.
- Désaccord interne renforcé par l’histoire de ses voisins dont, par exemple, les protestants qui connaissent un essor économique enviable. La bourgeoisie Russe trouve un modèle en occident.
- Cette dichotomie tend à renforcer l’autorité des souverains : la masse ne peut pas s’auto-diriger dans l’anarchie ou le renversement permanent, à moins de basculer, et ce seront les grandes tentatives révolutionnaires, dans l’idéologie destructrice du communisme.
- La Russie est cela : un peuple disparate à la recherche perpétuelle d’une solution d’unité dont les tentatives tournent au tragique. Habituation du peuple au tragique.
- La place de l’église est déterminante, comme dans l’empire romain, pour garantir une unité religieuse du peuple devant la transcendance absolue (dont dépend le souverain).
- La réalité naturelle est une pluralité géographique et sociale. La réalité symbolique passera par une grande idée de la Russie unie, une et indivisible que seul un homme fort peut représenter.
- Pendant ce temps là en occident, on a aussi séparé la réalité matérielle et la vie symbolique, mais pas en idéologues. Plutôt en économistes pragmatiques. Le capitalisme se révèle terriblement efficace à produire des richesses nouvelles.
- 1949-2007 : Histoire du transfert de nombreux pays du COMECON vers la communauté européenne. Passage de ces pays du socialisme au capitalisme.
- L’idée de Russie est d’autant plus forte, puissante et exigeante à défendre qu’elle est séparée de sa réalité matérielle. Et d’autant plus pressante que l’ouest monte en puissance économique.
- Poutine est possédé par les idées de la fiction Russe : peut-il se réveiller un matin épris de capitalisme, de démocratie et de laïcité ? L’idée Russe a produit Poutine. Poutine est la Russie.
- La personne Poutine vise l’immortalité, la postérité la plus haute qu’il puisse imaginer et qui le fait se confondre avec son « oeuvre ». Il préfère survivre dans l’histoire comme un conquérant sanguinaire que comme celui qui aura autorisé l’Amérique à contaminer sa nation avec son idéologie décadente.
- La Russie n’est pas l’ouest, elle est le Tout, la synthèse de l’ouest et de l’est. C’est ce que dit sa géographie, c’est aussi ce que suggère le récit, c’est ce que veut Poutine.
- Un homme placé à la tête d’une fiction remarquable mais intenable en toute logique
- Poutine n’a pas le choix que d’appliquer la logique du 1 contre tous pour créer l’unité de tous.
- Pourquoi l’intégration dans l’Europe est-elle impensable pour lui ?
- parce que son modèle a été humilié, annihilé, stérilisé puis méprisé et que les critiques sont fondées sur des observations qui vont en l’encontre de la Grande Idée Russe. Idéologue, ce qui compte n’est pas le vrai mais l’idée qu’on s’en fait.
- Tout le système politique repose sur un existentialisme radical séparé du réel.
- On notera que des intellectuels de gauche du milieu du 20è siècle, les déconstructivistes, ont apporté leur contribution à la séparation idéologique soviétique d’avec le principe de réalité. Ouvertement favorables au communisme alors qu’ils n’ignoraient pas des barbaries des camps et du léninisme.
- L’idée Russe n’est ni structurée comme le capitalisme, ni désordonnée comme la démocratie, ni laïque. Elle ressemble plutôt à une anti-Europe, anti-capitaliste, anti-démocratique et religieuse. Elle nécessite un homme fort, une économie planifiée et une église orthodoxe.
- Or, l’histoire de l’union soviétique sur laquelle la Russie a du se bâtir est tout juste honteuse : des camps d’extermination, le meurtre des élites, la valorisation des cancres, la faillite du système. Le projet communiste le plus absurde de l’histoire a engendré un monstre historique.
- Communisme et autoritarisme sont unanimement vilipendés à l’ouest, sous le regard vigilant du géant Américain. Lui unitaire, lui en ordre de marche, conquérant. Insupportable, intolérable, humiliant. Le mécanisme d’identification négative fonctionne à plein régime.
- Qu’est-ce qui dans la culture européenne pourrait justifier le renoncement par le peuple Russe aux valeurs qui l’ont rendu spécifique ? n’y a t-il pas dans la culture une spéciation comme en biologie qui à partir d’un certain degré ne permet plus d’engendrer d’individu commun ? la spéciation Russe l’a rendue stérile au contact de l’Europe. Et on lui propose une assimilation ? Comment ? Pour survivre, en réaction, elle doit symboliquement ou naturellement tuer le rival.
- Comparons : qu’est-ce qui dans la culture européenne est radicalement différent de la culture Russe ?
- Est-ce que le chevauchement capitaliste partiel est suffisant à justifier l’abandon d’une unité culturelle qui comprend un anti-capitalisme très ancré dans la population la plus vieille (élément de réponse), une religion spécifique (église ultra orthodoxe, ça veut dire quoi hier et aujourd’hui ?, est-elle adaptable à un nouvel environnement culturel, libéral ?), un régime politique radicalement différent, un mode de police radicalement différent ?
- Les « valeurs » occidentales sont-elles bien comprises par les occidentaux eux-mêmes ?
- Est-ce que la Russie ne serait pas plus « consciente » de l’idée qu’elle se fait d’elle-même, de ses valeurs ? alors que la grande union européenne ressemble plutôt à une pâle copie américaine, avec ses multiples langues, ses divers modes de vie et sa population inerte toujours en attente de l’état providence et très souvent en détestation d’elle-même.
- S’il était arrivé en 1985 au lieu de fin 99 au pouvoir, point de Gorbatchev, point de « demi siècle au bord du gouffre atomique » : la guerre totale.
- L’occident est-il si sûr de ses valeurs et à un niveau d’abstraction assez large pour qu’il puisse les opposer avec conviction à qui que ce soit ?
- Si oui, a t-on hiérarchisé notre organisation de façon à pouvoir présenter des porte-paroles de ce peuple aux fortes convictions ? Ou sommes-nous tous remplis de convictions muettes ?
- Si nous ne sommes pas sûrs de nous-mêmes, que nous instruisons sans limite la culture du doute et qu’en même temps nous cherchons à imposer notre modèle à des civilisations plus brutales et au passé assassin, faut-il s’étonner d’un durcissement de ceux à qui on cherche à donner des leçons sans bien arriver nous-mêmes à en abstraire le fond ?
- Est-ce que dans sa contraction, la Russie ne renforce pas son essence et nous pousse à en faire de même jusqu’à ne plus laisser paraître que ce qui nous sépare ?
- Sommes-nous capables d’une expansion de nos valeurs hors de nos frontières ? l’histoire a montré que non. Parce qu’on ne sait pas clairement dire en quoi et pourquoi elles fonctionnent.
- Par conséquent, la Russie n’est-elle pas fondée à établir son autorité contre la nôtre et à affirmer que notre modèle n’en est pas un ?
- Pire : les dérives du libéralisme, les grandes leçons d’humanisme malgré des opérations militaires douteuses, la prétention à éduquer le monde alors que nos peuples et nos organisations sont truffés de médiocrité, ainsi que la figure fade et absurde du président démocratique sont parmi les éléments disqualifiants pour qui se fait de la Russie une grande idée.
- Quand l’occident s’organise comme un seul homme pour constituer une unité militaire aux frontières Russes, est-ce que cela peut produire une réaction de colère chez l’homme armé jusqu’aux dents à qui on a demandé d’incarner et défendre la grande Nation souveraine et sacrée ?
- Ce n’est pas la plus insensée des positions Russes.
- En face, l’autisme : ce que dit Poutine ne peut en aucun cas faire sens puisqu’il tue des gens. Aucune auto-critique, aucune recherche d’agrément, aucun compromis réel sur les valeurs, aucun consentement sur les doutes qui nous habitent : comme lui et sa grande idée de la Russie, nous faisons semblant de savoir qui nous sommes. Sûrs de nos valeurs, comme un seul homme nous parlons et énonçons subitement les vérités qui nous passent par la tête. Comme lui, nous sanctionnons durement toute opposition à ce que nous décrétons non négociable.
- Aucune parole publique pour expliquer que la réalité s’est établie sur un rapport causal, profondément ancré dans l’histoire et dont l’horreur ne peut certes pas être justifiée, mais expliquée. Condamner l’altérité et ne rien concéder sur soi, c’est garantir la stérilité dialogique.
- Ce qui revient à condamner la nature elle-même. Habitué à se faire diriger par une fiction, on obéit à des idées qui nous précèdent plutôt que de tenter de renouer avec la vérité.
- Il est impossible que Poutine ait totalement tort et le reste de l’occident totalement raison. Cette position est absurde. La Russie a débuté son histoire en territoire aujourd’hui Ukrainien. Mais l’Europe considère aider l’Ukraine en facilitant son entrée dans l’Europe maintenant, en pleine guerre avec la Russie. « Il ne faut pas humilier la Russie » dit le Président français.
- Pour l’instant, on a fait que l’humilier. On a jamais cherché à comprendre pourquoi nous aussi on a une gauche qui partage avec le communiste toute la composante marxiste. Pourquoi nous aussi on a un système politique coupé en 2 avec les capitalistes d’un côté et des néo-soviétiques de l’autre. On est traversé par les mêmes principes, ceux de la nature, ceux de nos systèmes cognitifs, on passe notre temps à aménager l’espace par des fictions libres et quand 2 fictions frictionnent on considère qu’un membre de notre espèce doit disparaître. Est-ce que la barbarie ne se résume qu’aux morts ou à toute cette attitude autoritaire et humiliante qui veut condamner tout un peuple à renoncer à sa fiction pour la nôtre ?
- Il est certain que la nôtre fonctionne mieux, qu’elle est plus pacifiste. Mais c’est notre représentation collective régionale. Ça ne veut pas dire qu’il faut tout jeter de la grande idée Russe, ni qu’elle n’a pas réellement une leçon à nous transmettre ! L’Ukraine dans une Russie apaisée et plus ancrée dans le capitalisme, ça aurait pu fonctionner aussi.
- Si nous ne sommes pas capables de mettre des mots de façon mature sur l’état de notre fiction vis-à-vis de la réalité naturelle, on continuera à frapper et se faire frapper par nos voisins sur la base de malentendus d’idiots. Parce que vu de l’extérieur, la situation est absurde. La Russie suit une logique dans sa barbarie et l’Europe reste aveugle à ses propres défauts.
- Poutine est suffisamment rationnel (ça ne veut pas dire raisonnable) pour élever le débat au niveau d’une vraie organisation qui institue l’entente de nos fictions respectives. Mais ce débat n’existe pas du tout, nulle part, jamais. Aucune lucidité politique n’est exprimée lors des réunions des élites mondiales. On ne se dit pas la vérité parce qu’on se rencontre que dans nos états de sommeil dogmatique, aussi bien Poutine que les autres. Il n’y a jamais le recul existentiel qui dit ce qui est sous-jacent aux phénomènes culturels régionaux et qui pourtant est ce qui nous rassemble.
- Cette guerre est symptomatique de notre civilisation, encore extrêmement immature dans laquelle taper et griffer reste le premier réflexe diplomatique.
- Soit on laisse Poutine gagner et l’ordre mondial s’effondre, les dictateurs reçoivent le message que l’occident est faible et que se comporter en terroriste est une stratégie gagnante. Les Poutine-like se multiplient. Soit Poutine perd la guerre de façon incontestable et l’ordre mondial sort renforcé, preuve par l’exemple que celui qui sort du cadre des traités de paix internationaux perd sa place.
- Le peuple Ukrainien ne veut pas devenir partie intégrante d’un nouvel empire soviétique. Il a réussi à mettre la main sur un grand pays, avec ses amis du KGB et de la Stasi ils ont réussi le casse du millénaire mais Poutine n’est pas une personne éclairée : il s’imagine réellement que ce qu’il décrit est vrai. Que le peuple Ukrainien vivait sous l’oppression de Nazis dirigés par un Juif et qu’il espérait sa libération par la mère patrie Russe.
- Il est sans doute vrai que la dernière période de gloire de la Russie remonte à Barbarossa, quand l’armée rouge repousse la Wehrmacht nazie et que Staline appelle pour la première fois « les frères et soeurs » soviétiques à l’aide, puis la mobilisation sans précédent de tous les hommes de plus de 18 ans puis la mobilisation des femmes de 15 à 45 ans, etc. Il n’est pas totalement absurde de voir la « dénazification » comme le dernier grand accomplissement russe, le grand moment d’unité de l’Empire et garder cette « victoire » mythifiée comme l’argument historique central de la mobilisation nationale.
- Ce n’est pas de la propagande, c’est une conviction fausse. Il n’y a pas de double discours ou d’agenda caché invraisemblable, Poutine n’est pas assez sophistiqué pour dire une chose pendant 15 ans tout en en pensant une autre. Personne n’est capable de répéter une chose sans finir par y croire soi-même. Il s’est fait prendre au piège des verbes. Il s’est trompé d’analyse, isolé, trop peu en lien avec ses homologues de l’Ouest, il a vraiment cru passionnément que son rêve de grande Nation Unie était partagé par les Ukrainiens. En ce sens, il a déjà perdu sa guerre idéologique car elle était construite sur une énième chimère. Les Ukrainiens préfèrent mourir que devenir Russes. Il ne lui reste plus qu’une victoire militaire, il est vital de l’en priver.
- C’est bien Poutine et non Gorbatchev qui aura mis un terme à la possibilité d’un renouveau de l’Empire Russe en créant de toute pièce l’ennemi Ukrainien. Alors qu’avant 2014 des traités auraient encore pu les rapprocher. Il a ruiné tout seul le rêve de l’Empire réconcilié.
- Sur le plan idéologique, il faudra tout de même faire des concessions sur l’idée de grande nation Russe pour ne pas humilier le peuple. Ne pas laisser le schisme faire prospérer la haine chez un Poutine bis.
- À l’échelle géologique, 5000 ans d’histoire sur 13,8 milliards d’années correspondent à quelques secondes. Sapiens, à quelques millièmes de secondes. Poutine un détail spatio-temporel, comme le big-bang.
- À l’échelle humaine, l’humanité est coincée au stade oral, partout elle veut avaler le monde pour le conformer à l’idée qu’elle s’en fait et n’arrive pas à accepter que toutes nos décisions sont basées sur un substrat logique et matériel, universel, et qu’il existe bel et bien une vérité objective sous-jacente à nos fantasmes et que c’est elle la vraie matrice du progrès. Que c’est elle qui devrait être prise pour référence lors des décisions qui engagent les peuples. Pas nos délires sociétaux, aussi fonctionnels qu’ils paraissent sur une courte période et dans un espace confiné.
- Toute violence se déploie au détriment d’une intelligence.
- Un budget public alloué au militaire est inévitablement soustrait, directement ou indirectement, aux budgets de l’éducation et de la santé.
- Quand la Russie augmente le risque militaire dans une région, c’est tous les voisins jusqu’au plus loin qui doivent réorienter les budgets vers la mort.
- On voit bien dans cette escalade la facilité avec laquelle Sapiens se laisse déposséder de son propre avenir. Les « petites » spirales systémiques lui sont presque infranchissables parce qu’il ne voit pas assez combien il en est à l’origine, combien la faiblesse de la résolution de ses perceptions freine son aperception.
- Pour ceux qui n’ont rien compris : les gens ne s’aperçoivent pas qu’ils se trompent parce qu’ils ne parviennent pas à concevoir l’étendue de ce dont ils n’ont aucune idée. Ils savent Tout ce qu’ils savent et le confondent avec le fait de savoir tout ce qu’il y a à savoir. C’est la malédiction du savoir. Poutine est persuadé de savoir tout ce qu’il y a à savoir pour agir, il est incapable de prendre en considération ce qu’il ne sait pas, ni même de tenter d’accéder à l’information dont il ne dispose pas. Il est poussé à assumer son ignorance jusqu’à feindre la certitude (imposture fréquente). Alors que d’autres, de l’extérieur, voient bien que ses décisions ne sont pas éclairées. Il ne comprend pas, par exemple, que sa conception du nationalisme est erronée : par essence, elle consiste à orienter ses budgets vers son peuple, pas contre celui du voisin. De ce point de vue, dans cette guerre, c’est lui le seul « nazi ». En général, plus une personne est isolée, moins elle accède à l’information stratégique et plus elle arrive à se convaincre qu’elle sait à peu près tout ce qu’elle doit savoir – Effet de Dunning-Kruger. Au niveau politique, l’effet est décuplé.
- Une intuition semble se confirmer : oui, Poutine est bel et bien un pauvre homme, isolé et mal informé. Oui les peuples ont souvent les représentants qu’ils méritent. Non, on ne peut pas être nationaliste à leur place sans tomber dans l’ingérence. Et comme notre intérêt national est qu’ils se comportent en authentiques nationalistes, une forme d’ingérence de notre part paraît inévitable tant le sursaut du peuple Russe paraît improbable. Le peuple Russe est tellement habitué à l’hétéronomie que notre ingérence ne devrait finalement gêner vraiment que le seul sujet local, Poutine.
- Concrètement, quelle ingérence ? s’il apparait que l’une des raisons principales de la situation actuelle est le manque d’accès du peuple Russe à l’information stratégique pour lui, la rédaction et la diffusion d’un manifeste du peuple européen à l’attention du peuple Russe paraît un bon départ. S’ils sont agis par une tête malade, ça ne signifie pas qu’ils sont tous malades, au contraire. Ils sont gravement mal informés et rien ne nous empêche aujourd’hui de formaliser à son égard une intention de bienveillance, ce qui pourrait nous pousser à coucher sur le papier, légitimer et nous approprier nos propres valeurs. En revanche, tout faire pour les appauvrir et renforcer leur précarité va contre nos intérêts : une personne affamée subit toujours une distorsion du jugement. On ne veut pas d’un peuple Russe dépossédé de lui-même, affamé et ruiné. Si on veut un peuple Russe à l’initiative, il faut au contraire lui en donner les moyens. Cesser les sanctions économiques et communiquer avec le peuple sans détour, être à l’initiative du renouveau d’un nationalisme authentique. Ce n’est pas un acte de guerre que d’envoyer des messagers aux portes de chaque Russe, où qu’il se trouve. Une simple petite lettre, un « poke » amical, une Information capitale.
- Chacun de nous est à une distance spécifique du Logos. Quelle est celle de l’adulte qui frappe l’enfant ? celle du policier qui verbalise le passager ? celle de nations qui martyrisent une population qui n’est même pas la leur ? L’enfant frappé fait-il le bon parent ? le passager incriminé va t-il devenir meilleur citoyen ? le peuple humilié fera t-il un bon allié ? Aussi nombreux que sont les dirigeants européens réunis, ils ne seront jamais assez pour affronter la colère de 130 millions de Russes. On ne peut pas humilier des dizaines de millions de personnes et vouloir en même temps une situation sous contrôle. Écraser un peuple qui souffre d’incontinence n’est ni un acte lumineux, ni une décision stratégique, c’est la preuve que nos dirigeants sont immatures des deux côtés. Le peuple Russe est notre Ami, notre meilleur atout, notre allié, notre enfant, le passager d’un véhicule fou. Il a besoin de notre témoignage d’amitié, de soutien pour avoir le courage de faire ce qu’il doit faire : se libérer de celui qui les affame, profite du fruit de leur labeur pour engraisser son armée, celui qui massacre des enfants et leurs familles. Jamais plus l’occident ne devrait se transformer en bourreau de quelque population que ce soit. Il n’existe pas un enfant qui n’ait pas le potentiel d’atteindre le plus haut niveau jamais atteint par l’homme dans un domaine. La pensée démocratique devrait nous rappeler que peuple Russe est le seul légitime à écrire son Histoire. Ce n’est pas parce qu’il s’est maintenu en état de minorité jusqu’à présent qu’il est incapable de devenir majeur. À moins que la France soit désormais le pays des Lumières éteintes, et alors il faut faire une allocution pour annoncer la coupure, c’est son rôle de rappeler les grands principes de la démocratie : le courage du peuple à se saisir du pouvoir politique, devenir majeur et jouir de la liberté de s’auto-déterminer. Sortir de l’incontinence.
- New Deal : un bon ousting contre tous les efforts possibles pour leur obtenir un confort de vie aux meilleurs standards occidentaux dans le plus grand respect des valeurs qui font leur patrimoine et leur âme. Ainsi que la fin de l’envoi de leurs fils vers une mort certaine.
- Contribuer à rédiger le programme du futur Président Russe et trouver le bébé Navalny assez courageux pour y aller. Si on mettait 20% du budget militaire d’aide à l’Ukraine dans la campagne de ce dernier, les Russes auraient enfin une vraie alternative à leur portée. La Russie n’est pas l’Afghanistan (truisme), le peuple est suffisamment occidentalisé pour apprécier le coup
d’étatde pouce.
Un homme averti vaut deux sots s'il insiste
Petite phrase du jour
Preuve que le piège de Marx continue de se refermer sur les esprits faibles encore aujourd’hui, les velléités politiques des petits intempérants continuent de faire l’actualité à gauche :
Oui oui, c’est bien. Staline a suivi exactement le même cheminement.
Lui ne se contente pas d’emprunter à Marx la logique d’expropriation, il en revendique la pensée de système.
Difficile d’être plus explicitement marxiste. La signification ultime du combat révolutionnaire n’est donc pas la liberté du peuple mais le combat lui-même d’une partie contre une autre. C’est ce que dit la grammaire de Mélenchon, en accord avec ce que l’histoire la plus sombre narre du marxisme. Il s’en réclame, le nigaud. Peut-on faire plus sot et plus méchant, plus intempérant ?
Hey Jean-Luc : c’était une escroquerie pour les masses d’il y a cent ans. Ce matérialisme historique a perdu toute sa crédibilité philosophique par la démonstration matérielle et à grande échelle de sa caducité. En dehors de vous-même, personne n’a intérêt à importer en France la désintégration sociale propre aux pays marxistes. Si vous tenez absolument au matérialisme historique, penchez-vous sur Hegel. Peut-être arriverez vous à penser pour la première fois. Ce n’est pas une plaisanterie ni une attaque : penser, pour un Jean-Luc Mélenchon, consisterait à assaillir sa propre position de propositions contraires pour vérifier l’équilibre de sa construction mentale. En l’occurence, il s’agirait d’admettre que le capitalisme produit plus d’effets bénéfiques sur la pauvreté que le marxisme à la Staline ou à la Chavez, ce dernier n’ayant finalement que permis à des gauchistes d’acheter un frigo plus gros et un 4×4, pour retomber aussitôt dans l’extrême pauvreté l’élection suivante. L’implémentation partielle du capitalisme par les états socialistes aboutit à l’accroissement de la misère. En Russie comme au Venezuela. Seule une intégration complète permet d’extraire durablement la masse de l’extrême pauvreté. Faites la synthèse de votre radicalisme avec une observation des résultats entre pays libéraux et pays socialistes, vous bénéficierez peut-être de la vraie dialectique hégélienne. Comprenez une fois pour toutes que la pensée de système en politique est immonde et tragique. C’est un fait historique. Le libéralisme en est l’antithèse.
[…] de Poutine sont ici décrites comme celles de la nation russe entière, prenant pour acquise l’inanité du peuple russe. Selon le Professeur Mearsheimer, il semble falloir se résigner à cohabiter avec les autocraties, […]